Sur les traces sonores de la nymphe Écho

Sur les traces sonores de la nymphe Écho

Episode description

La nymphe Écho a été condamnée par Junon, l’épouse de Jupiter, à ne pouvoir seulement répéter ce qu’elle entend. Puis, amoureuse, elle s’est fait douloureusement éconduire par Narcisse, qui n’a d’yeux que pour lui-même. Écho se meurt de chagrin, son squelette prend l’apparence de la roche. Mais sa voix, elle, reste vivante. On l’entend encore dans des endroits souvent étranges et magiques. Dans les grottes, les églises, derrière la voix suave des chanteurs. Les sons que nous renvoie l’écho sont comme des signes qui nous informent sur l’espace, sur le monde, sur notre existence. Ils convoquent aussi une présence mystérieuse : celle d’un autre que soi ou de celle d’une nymphe que le chagrin a rendu invisible.   Note sur la démarche du réalisateur L’écho est un miroir sonore. D’une part les sons produit par l’écho (et la réverbération) sont des informations sur le réel, sur les espaces dans lesquels nous nous trouvons. D’autre part l’écho transforme le son, il l’ embellie et lui confère une valeur presque magique. Toujours il intensifie et révèle notre relation au monde sonore. Les informations sonores produites par l’écho, sont d’origines mystérieuses, nous n’en voyons pas la source. Elle sont donc « lacunaires » : elles nous poussent à imaginer pour combler les vides. Le son de l’écho a un tel pouvoir évocateur qu’il peut même donner naissance à des projections imaginaires qui révèlent souvent nos croyances. Qui n’a jamais eu la sensation de sentir une présence derrière le son de l’écho ? La présence d’un·e autre qui, en tant que fruit de l’imagination, est chargé·e de nos souvenirs, de nos désirs et de nos peurs. L’écho est le lieu où l’on s’entend soi-même, comme un ancêtre du système de reproduction sonore. Mais on s’entend déjà comme un·e autre. C’est le le lieu où le moi se sépare de lui-même, celui où l’on s’expérimente, soi-même comme un·e autre et l’autre comme soi-même. La figure mythologique d’Écho symbolise cette relation ambiguë à l’autre. / Réalisation: Hervé Brindel / Mixage: Aurélien Lebourg / Production: Abracadabra film / Avec le soutien de ACSR - Échevinat de la culture de la commune d’Uccle - FACR de la Fédération Wallonie-Bruxelles -